Beaucoup de questions

Producteurs et vendeurs sortent de cette saison de printemps groggy et avec de nombreuses questions. Tous pensaient à juste titre avoir fait le nécessaire pour que tout se passe bien. Les gammes n'ont jamais été aussi riches, les initiatives marketing se multiplient, les points de vente ont joué le jeu... Et pourtant...

Dans la conclusion de son analyse de la campagne (lire p. 10), Brand Wagenaar considère qu'au-delà de tous les efforts déjà réalisés, la filière ne peut pas faire l'économie d'une profonde remise en cause. De nombreux articles du Lien horticole et les interventions d'Hortea lors des grandes manifestations professionnelles décryptent les évolutions des attentes des consommateurs et leurs conséquences sur le marché (*). Ces éléments sont connus, mais ce printemps tout s'est accéléré. On sait que la gamme traditionnelle des annuelles en godet est bousculée par les potées avec un succès croissant pour les nouvelles formes de vivaces et autres plantes « méditerranéennes ». Et cette année, le couperet est tombé et les godets ont été boudés comme jamais.

Côté prix, le contexte invitait à la prudence, mais des points de vente ont parfois proposé de belles présentations en prêt-à-poser à un tarif trop élevé. Au-delà de 20 euros, même l'exceptionnel a du mal à trouver preneur. Au problème du prix s'ajoutent les préoccupations écologiques, la prime au local, le nouveau modèle de jardin de ville en hors-sol et bien d'autres tendances lourdes qui sont autant de facteurs qui impactent les métiers. D'autant plus que nos compétiteurs du Nord et du Sud montent en puissance sur des gammes de plantes fleuries intérieur/extérieur qui n'ont pas fini de bousculer l'offre.

PAR FRANCIS GINESTET

(*) Interventions du réseau de veille et prospective horticole Hortea lors des 9/10 du Salon du végétal et de la matinée professionnelle de Jardins jardin à retrouver sur www.hortea.fr